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Cela étant dit, il nous faut préciser que cette apparente désinvolture vis à vis du finish fetish 1 et de l’extrême minutie propre aux artistes californiens, procède en réalité d'une parfaite décontraction et de l'assurance de celui qui n'est pas là pour «faire de la figuration ».
Cécile fait ainsi partie de cette génération de sculpteur qui assume pleinement la dimension austère, triviale et bon marché des matériaux qu'elle emploie (crépi, couleurs fluo, parpaings et chutes de placoplâtre). Cette matière première peut ensuite être déployée dans l'espace d'exposition (Pot pourri, 2012, Chapelle du Carmel de Chalon-sur-Saône) esquissant alors des architectures fantasmées ; ou ramassée dans une forme plus dense, à l'image de Raum 19 2 d'Imi Knoebel, renvoyant ainsi dos à dos, l'art à sa matérialité dans un agencement semblable à son état d'origine : la cour des matériaux.
Qu'il s'agisse d'une œuvre in situ ou d'une pièce d'atelier, Cécile laisse travailler le lieu, à son rythme. Ainsi, des chutes de carton oubliées sur une feuille de papier noir, se révèlent être un pochoir, imprimant leur ombre à la poussière de ponçage (Dessin de poussière, 2011) tandis qu'une fine plaque de placoplâtre peinte en noir, endosse le rôle de cimaise et courbe, toujours un peu plus, sous le poids du cadre qui lui est attribué (Californium, 2012, Les Bains Douches).
Pour Duplicata, son exposition de clôture de résidence en partenariat avec le Frac Franche-Comté et la MJC Palente, Cécile s'est immergée dans le quartier, à travers ses maisons castors 4 et son architecture singulière qui fut initialement conçue pour pallier provisoirement le pic démographique de l'après guerre. A l’affût de greffons architecturaux et d'accidents plastiques, le travail de Cécile s'est nourrit de ses itinérances dans Palente qui fut dans les années 70, le décor d'un autre rapport de masse.